Page:Verne - Le Volcan d’or version originale.djvu/108

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(…) kilomètres de là, un peu dans le nord-ouest de la capitale, après avoir reçu par sa rive droite Stewart River, Indian River, Baker Creek, et cette fameuse Bonanza où s’absorbe l’Eldorado.

À l’est, il confine à cette portion du Dominion sur laquelle apparaissent les premières ramifications des Montagnes Rocheuses, à la surface de ces territoires que la Mackensie traverse du sud au nord.

Le centre du district se relève en hautes collines, dont la principale, le Dôme, fut découverte en juin 1897. Ce sont les seuls reliefs de ce sol généralement plat, où se développe le réseau hydrographique qui se rattache au bassin du Yukon. On jugera de son importance rien qu’au nombre de ses tributaires directs, le Klondike, alimenté par le Too Much Gold, le Hunker qui prend sa source dans les entrailles du Dôme, la Bear, le Awigley, la Bonanza, le Bryant, le Swadish, le Montana, le Baker, le Westfield, le Geneenee, le Montecristo, l’lnsley, le Sixty Miles, l’Indian River, cours d’eau qui charrient l’or, et sur lesquels des centaines de claims sont déjà en exploitation.

Mais le territoire aurifère par excellence est encore celui que baigne la Bonanza, sortie des dômes de Cormack’s, et ses multiples affluents, l’Eldorado, la Queen, le Boulder, l’American, le Pure Gold, le Cripple, la Tail, etc.

On s’explique donc que sur un territoire où se multiplient les creeks et les rios, entièrement dégagés de glaces pendant les trois ou quatre mois de la belle saison, sur ces gisements si nombreux et d’une exploitation relativement facile, les prospecteurs se soient précipités en foule. Il faut même observer que leur nombre augmente chaque année, malgré les fatigues, les misères, les déboires de cette partie du voyage comprise entre Skagway et la capitale du Klondike.

À l’endroit même où la rivière de ce nom se jette dans le Yukon, il n’existait, il y a quelques années, qu’un marais souvent submergé à l’époque des crues. Il ne contenait que quelques huttes d’Indiens, des isbas construites à la mode russe où vivaient misérablement des familles indigènes.

C’est là même que fut fondée Dawson-City ou l’on compte déjà dix-huit mille habitants.

Ce Leduc, Canadien d’origine, qui est le fondateur de cette ville, la divisa d’abord en lots dont il ne demandait pas plus de vingt-cinq francs, et qui trouvent maintenant acheteurs à des prix variant entre cinquante et deux cent mille francs.

Et si les premiers gisements du Klondike ne sont pas voués à un épuisement prochain, si d’autres placers se découvrent sur le bassin du grand fleuve, si les claims s’y comptent un jour par milliers, ne peut-on penser

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