Page:Verne - Le Volcan d’or version originale.djvu/136

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pieds de profondeur dans une couche auritère, qui pouvait mesurer entre cinq et six pieds d’épaisseur moyenne.

Tous les renseignements relatifs à l’exploitation du claim furent donnés par le contremaître au service de Josias Lacoste. Depuis la cessation des travaux, et le renvoi du personnel, il en était resté le gardien en attendant que l’exploitation fut reprise, soit pour le compte des héritiers ou d’un nouvel acquéreur.

Ce contremaître se nommait Lorique. C’était un Canadien d’origine française, âgé d’une quarantaine d’années. Très entendu au métier de prospecteur, il avait pendant plusieurs années travaillé aux gisements aurifères de la Californie et de la Colombie britannique, avant de se transporter sur le territoire du Yukon. Personne mieux que lui n’aurait pu fournir à Ben Raddle des données plus exactes sur l’état actuel du 129, sur les profits effectués et à effectuer, sur sa valeur réelle.

Tout d’abord Lorique s’occupa de loger du mieux possible Ben Raddle et Summy Skim, qui, vraisemblablement, auraient plusieurs jours à passer au Forty Miles Creek. Préférablement à un campement sous la tente, ils acceptèrent une chambre des plus modestes, propre du moins, dans la maisonnette que Josias Lacoste avait fait construire pour lui et son contremaître. Bâtie à l’entrée du ravin, au milieu d’un massif de bouleaux et de trembles, elle offrait un abri suffisant à cette époque de l’année où les grands mauvais temps n’étaient plus à craindre. Pendant l’hiver d’ailleurs, c’est-à-dire sept à huit mois sur douze, elle était fermée. Puis, le personnel congédié, Josias Lacoste et Lorique revenaient à Dawson-City où ils attendaient que les travaux puissent être repris.

Actuellement, d’ailleurs, tandis que les prospecteurs et leurs ouvriers ne chômaient ni jour ni nuit, pourrait-on dire, sur les autres claims, le 129 était abandonné depuis quatre mois, date à laquelle remontait la mort de son propriétaire,

En ce qui concernait la nourriture, le contremaître ne serait point embarrassé pour subvenir aux besoins de ses hôtes. Il existait dans cette région comme dans tout le Klondike des Sociétés de ravitaillement. Organisées à Dawson-City où elles étaient approvisionnées par les Yukoners du grand fleuve, elles desservaient successivement les placers, non sans y recueillir de larges bénéfices, étant donné le prix des divers objets de consommation et le nombre des travailleurs employés dans le district.

Le lendemain de leur arrivée à Forty Miles Creek, Ben Raddle et Summy Skim, guidés par Lorique, visitèrent l’emplacement du claim, s’arrêtant devant les puits dégagés des glaces de l’hiver, et au fond desquels s’amassait la précieuse boue.

Lorique leur raconta alors quels furent les débuts de l’exploitation.

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