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Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/349

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une leçon de boxe.

maritimes. Les tentes dressées, on s’occupa du repas du soir, toujours impatiemment attendu.

Mais il était écrit que la journée ne s’achèverait pas sans dramatique incident. À peine était-on installé, que l’un des Canadiens, descendu un peu en aval, reparut au pas de course, les traits convulsés par la peur.

« Alerte !.. alerte ! cria-t-il dès qu’il fut à portée de la voix.

On se releva en désordre. Seul, Summy Skim, en chasseur de profession, eut le sang-froid de saisir sa carabine. En un instant, il était debout, armé, prêt à faire feu.

— Des Indiens ? demanda-t-il.

— Non, répondit Bill Stell, des ours. »

Sur les talons du fuyard apparaissait, en effet, un trio d’ours de grande taille, d’aspect formidable, appartenant à cette espèce de grizzlis qui fréquentent d’habitude les gorges des Montagnes Rocheuses.

Ces ours étaient-ils excités par la faim ? C’était probable, à en juger par leurs terribles rugissements, qui eurent pour effet d’affoler les bêtes d’attelage.

La confusion générale s’en augmenta, et les trois ours furent au milieu du camp avant que l’on eût pris la moindre mesure de défense.

Au premier rang se trouvait, par hasard, Jane Edgerton. Elle essaya de reculer, de fuir, mais il était visible qu’elle n’en aurait pas le temps. D’un bond, Summy se plaça devant la jeune fille et, épaulant sa carabine, fit feu à deux reprises, coup sur coup.

Summy ne manquait jamais le but. C’était, du moins, sa prétention, qui fut justifiée une fois de plus. Deux ours frappés au cœur tombèrent pour ne plus se relever.

Il en restait un troisième. Indifférent au meurtre de ses congénères, l’animal accourait à toute vitesse. Dans une seconde il aurait saisi dans la tenaille de ses redoutables griffes le malheu-