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Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/415

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où le désert se peuple.

précoce, nous pourrions éprouver de gros embarras en traversant la région des lacs pour gagner Skagway.

— Vous parlez d’or, mon cher Scout, répondit l’ingénieur en plaisantant, et c’est bien le cas lorsqu’on est campé au pied du Golden Mount ! Mais soyez sans inquiétude. Je serai fort étonné si, dans huit jours, nos attelages n’ont pas repris le chemin du Klondike. »

La journée s’écoula comme de coutume, et, le soir venu, le canal était percé de bout en bout.

À cinq heures de l’après-midi, ni l’un ni l’autre des deux chasseurs n’avait été signalé sur la plaine de l’Ouest. Ben Raddle ne s’inquiéta pas. Summy Skim pouvait encore disposer d’une heure sans manquer à sa promesse. À plusieurs reprises, cependant, le Scout, poussant une reconnaissance au delà du canal, alla voir s’il l’apercevait. Il ne vit personne. Aucune silhouette ne se dessinait à l’horizon.

Une heure plus tard Ben Raddle, qui commençait à ressentir quelque impatience, se promit de faire des remontrances à son cousin, mais sa décision demeura forcément platonique, en raison de l’absence persistante du coupable.

À sept heures, Summy Skim et Neluto ne se montrant toujours pas, la mauvaise humeur de Ben Raddle se changea en inquiétude, et cette inquiétude redoubla lorsque, une heure après, les absents ne furent pas encore de retour.

« Ils se sont laissé entraîner, répétait-il. Avec ce diable de Skim on ne peut compter sur rien, quand il a un animal devant lui et un fusil à la main. Il va !.. il va !.. Il n’y a pas de raisons pour qu’il s’arrête… J’aurais dû m’opposer à cette chasse.

— Il ne fera pas nuit avant dix heures, dit Bill Stell pour rassurer l’ingénieur, et il n’y a pas lieu de craindre que M. Skim puisse s’égarer. Le Golden Mount s’aperçoit de loin, et, dans l’obscurité, ses flammes serviraient de phare au besoin. »

L’observation ne manquait pas de valeur. À quelque distance