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mathias sandorf.

en cette affaire, et ils en causèrent jusque fort avant dans la nuit.

Le lendemain, ils furent réveillés d’un assez profond sommeil par l’arrivée du gardien. C’était le matin de leur avant-dernier jour. L’exécution était fixée à vingt-quatre heures de là.

Étienne Bathory demanda au gardien s’il lui serait permis de recevoir sa famille.

Le gardien répondit qu’il n’avait point d’ordre à ce sujet. Il n’était pas probable, d’ailleurs, que le gouvernement consentît à donner aux condamnés cette dernière consolation, puisqu’il avait conduit secrètement cette affaire jusqu’au jour du jugement, puisque le nom de la forteresse, qui servait de prison aux condamnés, n’avait pas même été prononcé.

« Pouvons-nous écrire, au moins, et nos lettres arriveront-elles à destination ? demanda le comte Sandorf.

— Je vais mettre du papier, des plumes et de l’encre à votre disposition, répondit le gardien, et je vous promets de déposer vos lettres entre les mains du gouverneur.

— Nous vous remercions, mon ami, répondit le comte Sandorf, puisque vous faites là tout ce que vous pouvez faire ! Quant à reconnaître vos bons soins…