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Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 1.djvu/288

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mathias sandorf.

Le docteur Antékirtt les observa tous deux pendant un instant. Puis, reprenant :

« Que pourrais-je faire pour vous ? dit-il en insistant.

— Mais rien, monsieur le docteur, répondit Pointe Pescade, rien… je vous assure…

— N’auriez-vous pas grand désir de retourner maintenant dans votre Provence ! »

Les yeux des deux acrobates s’allumèrent à la fois.

« Je pourrais vous y conduire, reprit le docteur.

— Ça, ça serait fameux ! » répondit Pointe Pescade.

Puis, s’adressant à son compagnon :

« Cap Matifou, dit-il, voudrais-tu retourner là-bas ?

— Oui… si tu y viens, Pointe Pescade !

— Mais qu’y ferons-nous ? De quoi y vivrons-nous ? »

Cap Matifou se gratta le front, ce qu’il faisait dans tous les cas embarrassants.

« Nous ferons… nous ferons… murmura-t-il.

— Tu n’en sais rien… ni moi non plus !… Mais enfin, c’est le pays ! N’est-ce pas singulier, monsieur le docteur, que de pauvres diables comme nous aient un pays, que de misérables, qui n’ont même