Page:Verne - Mathias Sandorf, Hetzel, 1885, tome 2.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

4
mathias sandorf.

deux premiers jours de son arrivée à Gravosa, c’est tout au plus s’il poussa jusqu’à Raguse. Il se bornait à faire quelques promenades aux environs, et, deux ou trois fois, il emmena Pointe Pescade, dont il appréciait l’intelligence naturelle.

Mais s’il ne se rendit pas à Raguse, un jour, Pointe Pescade y alla pour lui. Chargé de quelque mission de confiance, — peut-être un renseignement à recueillir, — ce brave garçon répondit comme il suit aux questions qui lui furent faites à son retour.

« Ainsi celui-là demeure dans le Stradone ?

— Oui, monsieur le docteur, c’est-à-dire dans la plus belle rue de la ville. Il occupe un hôtel, pas loin de la place où l’on montre aux étrangers le palais des anciens doges, un magnifique hôtel avec des domestiques, des voitures. Un vrai train de millionnaire !

— Et l’autre ?

— L’autre ou plutôt les autres ? répondit Pointe Pescade. Ils habitent bien le même quartier, mais leur maison est perdue au fond de ces rues montantes, étroites, tortueuses, — à vrai dire, de véritables escaliers, — qui conduisent à des habitations plus que modestes !

— Leur demeure est humble, petite, triste