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malte.

morbidesse, et la peau d’une blancheur que ne peut brunir le soleil sous la « falzetta », sorte de manteau de soie noire, à la mode tunisienne, commun à toutes les classes, et qui sert à la fois de coiffure, de mantille et même d’éventail.

Les Maltais ont l’instinct mercantile. On les rencontre partout où l’on peut trafiquer. Travailleurs, économes, industrieux, sobres, mais violents, vindicatifs, jaloux ; c’est surtout dans le bas peuple qu’ils se prêtent le plus à l’étude de l’observateur. Ils parlent une sorte de patois dont le fond est arabe, reste de la conquête qui suivit la chute du Bas-Empire, langage vif, animé, pittoresque, propre aux métaphores, aux images, à la poésie. Ce sont de bons marins, quand on peut les tenir, et de hardis pêcheurs que les fréquentes tempêtes de ces mers ont familiarisés avec le danger.

C’était dans cette île que Luigi exerçait maintenant son métier avec autant d’audace que s’il eût été Maltais, et c’est là qu’il demeurait depuis près de quinze ans avec sa sœur Maria Ferrato.

La Vallette et ses annexes, — a-t-il été dit. C’est qu’en réalité il y a six villes, au moins, sur les deux ports de la Grande Marse et de la Quarantaine. Floriana, La Senglea. La Cospiqua, La Vittoriosa, La Sliema, La Misida ne sont pas des