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mathias sandorf.

faubourgs, ni même un simple assemblage de maisons habitées par la classe pauvre, mais de véritables cités, avec demeures somptueuses, hôtels, églises, dignes de la capitale qui est riche de vingt-cinq mille habitants, et dans laquelle on peut admirer ces palais qui s’appellent les « auberges » de Provence, de Castille d’Auvergne, d’Italie et de France.

C’est à La Vallette que demeuraient le frère et la sœur. Il serait peut-être plus juste de dire sous La Vallette, car ils habitaient une sorte de quartier souterrain, nommé le Manderaggio, dont l’entrée se trouve sur la Strada San Marco. C’est là qu’ils avaient pu trouver un logement en rapport avec leurs faibles ressources, et c’est dans cet hypogée que Luigi conduisit le docteur et Pierre, dès que le mouillage du steam-yacht eut été terminé.

Tous trois, après avoir repoussé des centaines d’embarcations qui les assaillaient de leurs offres de service, débarquèrent sur le quai. Ils franchirent alors la Porte de la Marine, encore assourdis par les carillons et sonneries de cloches, qui font planer comme une atmosphère sonore au-dessus de la capitale de Malte. Après avoir passé sous le fort à double casemate, ils remontèrent une rapide rampe, puis une étroite rue en escalier. Entre de hautes