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mathias sandorf.

sang de pirates, qui rendit leurs ancêtres si terribles à l’époque des razzias barbaresques.

Carpena, chargé de trouver une douzaine de gens déterminés, — déterminés à tout, — ne pouvait donc avoir là que l’embarras du choix. Aussi, depuis son arrivée, ne quittait-il guère les cabarets des plus basses rues du Manderaggio, où la pratique venait le trouver. Si bien que Pointe Pescade n’eut aucune peine à le reconnaître ; mais le difficile était d’apprendre pour le compte de qui l’Espagnol opérait, l’argent à la main.

Évidemment, cet argent ne pouvait être le sien. Il y avait longtemps que la prime de cinq mille florins, touchée après l’affaire de Rovigno, était mangée. Carpena, chassé de l’Istrie par la réprobation publique, repoussé de toutes les salines du littoral, s’était mis à courir le monde. Son argent rapidement dissipé, de misérable qu’il était avant, il était redevenu encore plus misérable après.

Ce qui n’étonnera personne, c’est qu’il était alors au service d’une redoutable association de malfaiteurs pour laquelle il recrutait un certain nombre d’affidés, afin de remplacer quelques absents dont la corde avait récemment fait justice. C’est dans ce but qu’il se trouvait à Malte, et plus spécialement au quartier du Manderaggio. En quel lieu devait-il