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mathias sandorf.

dant ses voyages en Orient, le docteur avait pu en étudier des plus curieux et apporter à cette branche de la physiologie un riche contingent d’observations nouvelles. Il était donc très au courant de ces phénomènes et des résultats qu’on peut en tirer. Doué lui-même d’une grande puissance suggestive, qu’il avait souvent exercée en Asie-Mineure, c’était sur cette puissance qu’il comptait pour s’emparer de Carpena — puisque le hasard avait fait que l’Espagnol ne fût pas réfractaire à cette influence.

Mais, si le docteur était désormais maître de Carpena, s’il pouvait le faire agir comme et quand il le voudrait, en lui suggérant sa propre volonté, encore fallait-il que le prisonnier eût la liberté de ses mouvements, lorsque le moment serait venu de lui faire accomplir tel ou tel acte. Pour cela, l’autorisation du gouverneur était nécessaire. Or, cette autorisation, le docteur espérait bien l’obtenir du colonel Guyarre, de manière à rendre possible l’évasion de l’Espagnol.

Dix minutes plus tard, la voiture arrivait à l’entrée des grandes casernes qui s’élèvent presque à la limite de l’enclave, et elle s’arrêtait devant la résidence du gouverneur.

Le colonel Guyarre avait été déjà informé de la présence du docteur Antékirtt à Ceuta. Ce person-