Mais que crains-tu ?
Que sais-je ? Tu connais mon mari ; il n’est ni meilleur ni plus mauvais qu’un autre, bien qu’il ait des idées un peu créoles sur les choses de ce monde… Mais, dites à la plupart des maris, après trois ans de mariage : Vous êtes libres !
Ah ! quelle course ! Quel sauve-qui-peut !
Monsieur exagère. Beaucoup reprendraient le chemin de la mairie.
Oui… avec d’autres femmes !…
Tu vois comme il est rassurant ! Et il a peut-être raison, ma chère. Robert m’aime, je le crois… il est homme d’honneur, j’en suis sûre ; mais, après trois ans, le mariage n’est-il pas comme un arbre qui a donné toutes ses fleurs, tous ses fruits… et que l’on voit tomber sans regrets ? Pourquoi risquer tout mon bonheur sur un mot ?
Mais ce silence ne peut toujours durer. Quelle sera la fin de cette comédie ?
La fin de toutes les comédies, un mariage !
Voici ce que Roquefeuille m’a conseillé… Taire mon secret pendant onze jours.
Onze jours !… Le temps nécessaire…
Aux publications, oui… et, pendant ce temps, me laisser faire les démarches, fournir les papiers, afficher les bans, etc. Le maire de notre arrondissement est mon ami, ce qui simplifie bien les choses.
Et le onzième jour ?…
Le onzième jour, conduire Robert à la mairie, sous un prétexte quelconque, toujours sans lui rien dire, et là… brusquement, lui apprendre la vérité.
Comme cela, tout à coup ?
Vlan !
Quel avantage ?
{{Personnage|Roquefeui