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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/33

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Immense ! C’est de ne pas lui laisser le temps de réfléchir.

Léonie

Mais, c’est…

Roquefeuille

C’est un guet-apens, je le sais bien ; mais il n’y a que ce moyen-là ! Car, si on lui laisse onze jours de réflexion… Oh !

Léonie

Quel monstre que ce notaire !

Roquefeuille

Oui, mais quel notaire que ce monstre !

Laurence

Bref ! tout est convenu de la sorte, et je ne regrette qu’une seule chose, c’est de n’avoir pas une mère, une sœur, chez laquelle je puisse me retirer pendant ce temps, sous le premier prétexte venu.

Léonie

Pourquoi ? N’es-tu pas bien ici ?

Roquefeuille

Oui !… Ce scrupule de jeune fille me semble un peu tardif !

Laurence

Cela ne vous regarde pas, mon cher Roquefeuille, ce sont des secrets de femme que vos oreilles ne peuvent entendre… et, si vous étiez bien aimable…

Roquefeuille

Très bien ! Serviteur, Roquefeuille !

Laurence

Oh ! mon ami !

Roquefeuille

Bon ! bon ! J’entre chez Robert.

Laurence

Merci !

Roquefeuille

Vous pouvez causer sans crainte. Vous savez, je n’oublie pas ma canne. (Il sort.)


Scène III

Laurence, Léonie, puis Baptiste.
Léonie

Eh bien, que voulais-tu dire ?

Laurence

Vois l’étrange position qui m’est faite : depuis que je sais la nullité de mon mariage, je ne suis plus de bonne foi, et je n’ai plus le droit de me considérer comme mariée…

Léonie

Eh bien ?

{{Personnage|Laur