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Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/34

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Tandis que mon mari, à qui l’ignorance assure la bonne foi, se croit toujours…

Léonie

Comment, tu pousses le sérieux jusqu’à…

Laurence

Mais enfin, pense donc, je ne suis pas mariée !… et je ne sais pas ce qu’une autre femme ferait à ma place ; pour moi, au risque de te paraître bien ridicule, je t’avoue qu’un scrupule… bizarre peut-être… une délicatesse exagérée c’est possible… mais enfin… Non !… non !… non !…

Léonie

Et que dit ton mari ?

Laurence

II ne dit rien.

Léonie

Il est donc fâché tout de bon ?

Laurence

Je l’ai cru le premier jour, je te l’ai dit ; mais, le soir même, sa mauvaise humeur avait disparu, et si bien disparu, que ma situation est devenue très difficile…

Léonie

Comment ! depuis huit jours… tu te retires chaque soir dans tes retranchements ?

Laurence

Oui.

Léonie

Et M. Maubray dans son camp ?

Laurence

Oui.

Léonie

Et, passé le couvre-feu, toute communication est interrompue entre les deux places ?

Laurence

Oui.

Léonie

Ah ! mais, ah ! mais, voilà une situation délicate !

Laurence

D’autant plus délicate que, pendant le jour, je me fais aussi douce, aussi aimable, aussi prévenante que possible !

Léonie

Tu sors de tes retranchements ?

Laurence

Et le soir…

Léonie

Tu rentres dans tes lignes ?

Laurence

Tu l’as dit.

{{Personnage|Léoni