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Tandis que mon mari, à qui l’ignorance assure la bonne foi, se croit toujours…
Comment, tu pousses le sérieux jusqu’à…
Mais enfin, pense donc, je ne suis pas mariée !… et je ne sais pas ce qu’une autre femme ferait à ma place ; pour moi, au risque de te paraître bien ridicule, je t’avoue qu’un scrupule… bizarre peut-être… une délicatesse exagérée c’est possible… mais enfin… Non !… non !… non !…
Et que dit ton mari ?
II ne dit rien.
Il est donc fâché tout de bon ?
Je l’ai cru le premier jour, je te l’ai dit ; mais, le soir même, sa mauvaise humeur avait disparu, et si bien disparu, que ma situation est devenue très difficile…
Comment ! depuis huit jours… tu te retires chaque soir dans tes retranchements ?
Oui.
Et M. Maubray dans son camp ?
Oui.
Et, passé le couvre-feu, toute communication est interrompue entre les deux places ?
Oui.
Ah ! mais, ah ! mais, voilà une situation délicate !
D’autant plus délicate que, pendant le jour, je me fais aussi douce, aussi aimable, aussi prévenante que possible !
Tu sors de tes retranchements ?
Et le soir…
Tu rentres dans tes lignes ?
Tu l’as dit.
{{Personnage|Léoni