Aller au contenu

Page:Verne - Onze jours de siège.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Scène V

Léonie, Laurence.
Laurence

(Après s’être assurée du départ de Robert, reprend le journal.) « M. Robert Maubray, 8, rue de Londres, et mademoiselle de Croix, même maison. » Ça y est… Ah !… « M. Maxime Duvernet, 17, rue Louis-le-Grand, et madame de Vanvres. »

Léonie, lui prenant le journal.

Comment ! j’y suis ! nous y sommes !… Ah ! M. Duvernet ne s’est pas déclaré battu ! Il y tient ; il veut m’épouser malgré moi !

Laurence

Il t’aime, c’est son excuse.

Léonie

Eh bien, il en sera quitte pour ses frais ; car je reçois ce matin une lettre du Havre qui m’apprend que le Panama part dans trois jours.

Laurence

Tu t’en vas ?

Léonie

Veux-tu donc que j’épouse ce monsieur ?

Laurence

Je veux… je veux que tu restes !

Léonie

Tu ne comprends donc pas que si je reste, j’arrive tout bonnement au onzième jour, et je…

Laurence

Tu ne comprends donc pas que si tu pars, je suis perdue ?

Léonie

Perdue !

Laurence

Oui, perdue !… Robert s’est étonné d’abord, puis inquiété de la nouvelle position qui lui était faite. Il a bien fallu inventer quelque chose… J’ai supposé…

Léonie

Ah ! oui, la névralgie !

Laurence

Mais, maintenant…

Léonie

Il te croit moins ?

Laurence

Il ne me croit plus du tout.

Léonie

Le drame se complique.

Laurence

Et le siège continue !… et je perds du terrain à tous moments !… et il faut que la place tienne encore trois jours, c