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Tu es fou, ou ta montre ne va pas !
Ma montre ne va pas ? La montre de ma mère !
Au diable ! Voyons la langue !
Voyons la langue ! (À part.) Ouf ! et d’une ! (À Laurence.) Oh ! vous n’en êtes pas quitte, madame… il paraît que ce n’est pas fini.
Comment ?
Dans l’art de la divination, madame, la main n’est que la première page du livre…
Quelle est la seconde ?
C’est… ne riez pas d’avance… c’est la langue !
Fermez la bouche !
Ah ! pour le coup, tu ne me persuaderas pas !
Et pourquoi non ? La langue n’est-elle pas l’expression véritable de nos pensées ? Tous nos organes obéissent à notre volonté, la langue seule est indépendante, et, partant, ne saurait mentir, au physique, bien entendu ! On dit : une langue effilée, pour une personne fine et spirituelle ; une langue épaisse, pour un ignorant et un imbécile.
Et une langue bien pendue pour un bavard.
Oui !
Oui !
Et qu’y a-t-il d’étonnant à ce que des peuples observateurs aient fait de la langue le miroir de l’avenir ?
Je me rends ! je me rends ! Et, si Laurence veut bien se prêter…
Comment, monsieur, vous voulez… que… (Riant.) Ah ! ce n’est pas sérieux ?
Fermez la bouche ! (Elle repince les lèvres.)
Je te demande pardon, rien n’est plus sérieux !
{{Personnage|Lauren