Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VI

Chant des Barricades


Peuple français, ta main est juste et forte ;
Ton bras vengeur, de sa chaîne irrité,
Des grands, des rois a détruit la cohorte,
Des grands, des rois ; ils l’avaient insulté !
En vain sous toi, de lâches embuscades,
Et contre toi, des sbires entassés ;
Peuple puissant, leurs vaines canonnades,
Pour te dompter, ne tonnent pas assez.

Tes grands, tes rois de ton sang trop prodigues
Te mitraillaient du haut de leurs palais ;
Mais tu rompis leurs inutiles digues,
Tu les battis de leurs propres boulets.
Toujours debout au feu de leurs brigades,
Par tes vivants, tes morts sont remplacés !