Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/14

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Peuple puissant, leurs vaines canonnades,
Pour te dompter, ne tonnent pas assez.

De tes pavés, levant la rude masse,
Tu les brandis, d'un poignet de géant.
Tes grands, tes rois que la frayeur terrasse
A ton aspect sont rentrés au néant.
De leurs palais inondant les façades,
Ta foule éteint leurs canons amorcés !
Peuple puissant, leurs vaines canonnades,
Pour te dompter, ne tonnent pas assez.

Le fol excès d'une ardente victoire
N'altéra pas ta noble probité
Et tu voulus conserver à l’histoire
De ton beau nom l'antique pureté.
Tu l'établis après tes escalades,
Sage gardien de trésors amassés !
Peuple puissant, leurs vaines canonnades,
Pour te dompter, ne tonnent pas assez.

Peuple français, d'un maître héréditaire,
Tu dédaignais le diadème usé ;