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Page:Verne - Premier et second carnets de poèmes, 1847.djvu/58

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Ouvre, et laisse à sa suite un tortueux sillon,
Puis balançant dans l’air une main exercée
Sème la folle graine en la terre tracée,
Poussière que le ciel féconde d’un rayon
Rayon d’où germera l’espérance au sillon ;

Alors l’été revient ; sa marche fécondante
Arrache tout au sein de la terre brûlante ;
La plaine est haute et verte en herbes, en roseaux
Et livre sa richesse au tranchant de la faulx ;
Le champ, le digne orgueil de l’utile nature
Laisse emporter au loin sa féconde dorure ;
La faucille s’agite, et reluit au soleil ;
La gerbe sous ses coups penche son front vermeil ;
Les chariots surchargés sous le poids des richesses,
S’avancent lentement accablé de largesses ;
Le soir a rappelé les paysans au hameau,
Le cœur joyeux, chantant un refrain peu nouveau ;
Ils marchent ; chaque pas met au cœur plus de joie
Et tandis que les bœufs traînant le char qui ploie,
S’arrêtent gravement aux chants des moissonneurs,
Tandis que l’aiguillon, le sceptre des honneurs
S’allonge innocemment sur leurs flancs que soulève