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seconde patrie.

de quoi faire bouillir la marmite aujourd’hui!… Reste à mettre quelque chose dedans !

– Cherchons », répondit François.

La falaise était formée de strates irrégulières dont les lignes transversales se dessinaient obliquement vers l’est. Il fut facile de reconnaître la nature cristalline de ces roches, où s’agrégeaient le feldspath et le gneiss, énorme masse granitique, d’origine plutonienne, et, comme telle, d’une extrême dureté.

Cette disposition ne rappelait donc en rien à Fritz et à François les bordures littorales de leur île, depuis la baie du Salut jusqu’au cap de l’Espoir-Trompé où se rencontrait uniquement le calcaire, facile à entamer par le marteau et le pic. Ainsi avait été aménagée la grotte de Felsenheim. En plein granit, un tel travail eût été impossible.

Très heureusement, il n’y aurait pas eu lieu de l’entreprendre. En effet, à une centaine de pas du contrefort, derrière les amas de goémons, s’arrondissaient plusieurs orifices. Semblables aux cellules d’une immense ruche, ils donnaient peut-être accès à l’intérieur du massif.

En effet, plusieurs anfractuosités s’évidaient à la base de cette falaise.

Si les unes n’offraient que des réduits étroits, les autres étaient profondes, obscures, il est vrai, obstruées par les tas de varechs. Mais probablement, dans la partie opposée moins exposée aux vents du large, s’ouvrait quelque