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seconde patrie.


Il était impossible de s’élever le long de ce contrefort qui se dressait verticalement, – circonstance regrettable, car il serait nécessaire de monter sur la falaise, afin de voir si le plateau supérieur ne présentait pas des terrains moins arides. En outre, s’il fallait renoncer à gravir ce contrefort, il fut reconnu qu’on ne pourrait le tourner sans employer la chaloupe. Du reste, ce qui s’imposait en ce moment, c’était de chercher quelque anfractuosité où l’on s’abriterait pendant le séjour sur cette côte.

Tous remontèrent donc vers le fond de la grève en longeant le pied du contrefort.

En ce moment, de nombreuses bandes d’oiseaux s’enfuirent vers le large pour ne revenir qu’à la nuit tombante.

Parvenus à l’angle de la falaise, Fritz, François, James et le bosseman rencontrèrent d’épaisses couches de varechs en complet état de siccité. Comme les derniers relais de la marée montante se dessinaient à plus de cent toises au-dessous, ces végétaux, étant donnée la déclivité de la plage, devaient avoir été reportés jusqu’à cette place, non par le flot, mais par les vents du sud, très violents sur ces parages.

« À défaut de bois, fit observer Fritz, si nous étions forcés d’hiverner ici, ces varechs nous fourniraient assez longtemps du combustible…

– Un combustible qui brûle vite ! ajouta le bosseman. Il est vrai, avant d’avoir épuisé de pareilles masses… Enfin nous avons toujours