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seconde patrie.

Après s’être déshabillé, Fritz s’attacha autour des reins une longue corde, – la drisse de la chaloupe, – dont John Block devait garder l’autre bout, et il entra dans l’eau.

Double était le risque, soit d’être saisi par le ressac et jeté contre la base du morne, soit d’être entraîné par le courant si la corde venait à casser.

À deux fois, Fritz tenta inutilement de se dégager des lames. Il ne réussit qu’à la troisième à se maintenir de manière à porter ses regards au delà du morne, et John Block, non sans peine, dut le ramener vers la pointe!

« Eh bien… demanda le bosseman, qu’y a-t-il, au delà ?

– Rien que des roches et des rochers !… répondit Fritz, dès qu’il eut repris haleine. Je n’ai aperçu qu’une suite de criques et de caps… La falaise se continue en remontant vers le nord…

– Je n’en suis pas autrement étonné… » se borna à répondre John Block.

Lorsque le résultat de cette tentative fut connu – et avec quelle émotion l’apprit Jenny ! – il sembla bien que tout espoir venait de s’évanouir. Ce n’était décidément qu’un amas inhabitable et inhabité, cet îlot dont le capitaine Gould et les siens ne pouvaient plus sortir !…

Et de quels regrets poignants se compliquait cette situation ! Sans la révolte, depuis deux