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seconde patrie.


– Sur la crête, sans doute », répondit John Block, en s’avançant de quelques pas à l’extérieur.

Suzan et Doll, toujours très impressionnées pendant ces orages qui affectent si profondément les personnes nerveuses, avaient suivi Jenny hors de la grotte.

« Eh bien ?… demanda Doll.

– Il n’y a aucun danger, ma chère Doll, répondit François. Rentrez et fermez les yeux et les oreilles… »

Mais, en ce moment, Jenny de dire à son mari qu’elle venait de rejoindre :

« Comme cela sent la fumée, Fritz…

– Eh ! ce n’est pas étonnant… Il y a le feu… là-bas… s’écria le bosseman.

– Où ?… demanda le capitaine Gould.

– À ce tas de varechs, qui est au pied de la falaise.»

En effet, l’éclair avait enflammé cet amoncellement d’herbes sèches. Quelques instants suffirent pour que l’incendie se communiquât à la masse des plantes marines accumulées à la base du massif. Elles brûlèrent comme de la paille, pétillant au souffle de la brise, tourbillonnant en feux follets, répandant une acre fumée sur toute l’étendue de la plage.

Heureusement, l’entrée de la grotte était dégagée et le feu ne pouvait l’atteindre.

« Voilà notre réserve qui brûle !… s’écria John Block.