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seconde patrie.

qui s’étendait sur plusieurs lieues ; puis, toute une plaine fertile, semée de bouquets et de massifs d’arbres avec de larges champs, de vastes prairies, traversés de cours d’eau dont le principal se dirigeait à l’est vers une baie du littoral…

En même temps, au levant et au couchant, la mer se continuait jusqu’à l’extrême périmètre de l’horizon. Elle ne manquait plus que vers le nord pour faire de cette terre, non un îlot, mais une île… une grande île !…

Enfin, à plus grande distance, se dessinaient les vagues linéaments d’un rempart rocheux qui courait de l’ouest à l’est. Était-ce la bordure d’une côte ?…

« Partons… partons !… s’écria Fritz.

– Oui… partons… répéta François. Nous serons en bas avant la nuit…

– Et nous la passerons à l’abri des arbres… » ajouta le capitaine Gould.

Jenny allait se joindre à Fritz et demander que l’on ne s’attardât pas plus longtemps, lorsque les dernières vapeurs se dissipèrent. L’Océan apparut alors dans toute son immensité à une distance qui pouvait être de sept à huit lieues.

Une île… c’était bien une île !

On vit alors que la côte septentrionale s’échancrait de trois baies d’étendue inégale, la plus considérable au nord-ouest, la moyenne au nord, la plus petite ouverte au nord-est, plus