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seconde patrie.

Fritz y avait inutilement cherché des armes et des munitions de chasse. Lorsque son père et ses frères venaient à la métairie, ils emportaient leurs fusils, mais, par prudence, ne les y laissaient jamais. D’ailleurs, à traverser le district de la Terre-Promise, du moment que tigres, lions, panthères, ne pouvaient franchir le défilé de Cluse, il n’y aurait rien à craindre. Assurément, le voyage offrait plus de dangers entre le pic Jean-Zermatt et la vallée de Grünthal.

Un sentier carrossable, – et que de fois déjà le chariot attelé des buffles et de l’onagre l’avait aplani ! – se dessinait entre les champs cultivés en pleine végétation et les massifs en pleine verdure. Toute cette prospérité réjouissait le regard. Le capitaine Gould et le bosseman, James et Suzan Wolston qui entrevoyaient pour la première fois cette région, étaient émerveillés. Oui ! les colons pouvaient y venir, elle suffirait à en nourrir plusieurs centaines, comme l’île plusieurs milliers !

Après une heure et demie de marche, presque à mi-chemin de l’ermitage d’Eberfurt à Falkenhorst, Fritz fit halte quelques instants devant un rio dont il ne connaissait pas l’existence en cette partie du district.

« Voilà du nouveau… dit-il.

– Assurément, répondit Jenny, et je ne me rappelle pas qu’il y eût un cours d’eau en cet endroit…