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seconde patrie.


– Ce rio ressemble plutôt à un canal ! » fit observer le capitaine Gould.

C’était, en effet, un canal creusé de main d’homme.

« Vous avez raison, capitaine, déclara Fritz. M. Wolston aura eu la pensée de dériver les eaux du ruisseau des Chacals afin d’alimenter le lac des Cygnes et maintenir son étiage pendant la saison chaude, ce qui permet d’arroser les alentours de Waldegg… »

Fritz ne se trompait pas, on le sait.

« Oui, continua François, ce doit être votre père… votre père, ma chère Doll, qui a eu cette idée-là et l’a mise à exécution… »

François ne se trompait pas non plus.

« Oh ! fit Doll, je pense que votre frère Ernest doit y être pour quelque chose !

– Sans doute… notre savant Ernest… ajouta Fritz.

– Et pourquoi pas l’intrépide Jack… et aussi M. Zermatt ?… demanda le capitaine Gould.

– Alors toute la famille !… dit en riant Jenny.

– Oui… les deux familles, qui maintenant n’en font plus qu’une ! » répondit Fritz.

Le bosseman intervint, suivant sa coutume, par une observation des plus justes:

« Si celui ou ceux qui ont établi ce canal, répliqua-t-il, ont bien fait, celui ou ceux qui ont permis de le traverser en y jetant un ponceau méritent tout autant d’éloges… Passons donc et continuons notre route. »