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Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/229

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seconde patrie.


Le ponceau franchi, on s’engagea sur la partie plus boisée, d’où sourdait le petit rio qui se déversait près de Falkenhorst, un peu au-dessous de l’îlot de la Baleine.

Pour être véridique, il convient de noter que Fritz et François, l’oreille tendue, cherchaient à percevoir quelque lointain aboiement ou quelque coup de fusil. Que faisait donc Jack, l’enragé chasseur, s’il ne chassait pas pendant cette belle matinée ?… Précisément, le gibier se levait en toutes les directions, fuyait à travers les fourrés, se dispersait d’arbres en arbres… Si les deux frères avaient eu des fusils, ils auraient fait coup double à maintes reprises. Il leur semblait que le poil et la plume n’avaient jamais été plus abondants dans le district, à ce point que leurs compagnons en témoignaient une véritable surprise.

Mais, sauf le pépiement des petits oiseaux, le cri des perdrix et des outardes, le jacassement des perruches, parfois aussi le hurlement des chacals, c’était tout ce qu’on entendait, sans qu’il s’y mêlât jamais ni la détonation d’une arme à feu ni la voix d’un chien en quête.

Il est vrai, Falkenhorst se trouvait encore éloigné d’une bonne lieue, et il se pouvait que les familles fussent encore installées à Felsenheim.

Enfin, au delà du ruisseau de Falkenhorst, il n’y eut qu’à en suivre la rive droite jusqu’à la lisière du bois, à l’extrémité duquel s’élevait le