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seconde patrie.

présentaient le moindre désordre, literie en bon état, meubles en place. Il y eut donc lieu de reconnaître que l’ancienne aire du Faucon avait été respectée. Cela venait en confirmation de ce fait que les pillards n’avaient point dû découvrir la porte du bas. Quant à l’habitation, on le répète, dissimulée entre les branches du manglier, la frondaison s’était tant épaissie depuis douze ans autour d’elle, que, de la cour du bas non plus que de la lisière du bois voisin, il n’eût été possible de l’apercevoir.

En une minute, Jenny eut visité avec Doll et Suzan ces chambres qu’elle connaissait bien, qu’elle avait habitées plusieurs fois avec la famille.

Il semblait vraiment que Mmes  Zermatt et Wolston eussent tout rangé de la veille. On y reconnut en viande sèche, en farine, en riz, en conserves, en liquides, pour une semaine de provisions suivant l’habitude prise à Falkenhorst, comme aux autres métairies de Waldegg, de l’ermitage d’Eberfurt, de Prospect-Hill et de Zuckertop.

Il est vrai, personne, en cette situation, ne songeait à la question des vivres. Ce qui préoccupait, ce qui désespérait, c’était l’abandon dans lequel se trouvait Falkenhorst, en pleine saison d’été, c’était cet affreux pillage dont les bâtiments de la cour n’avaient été que trop visiblement le théâtre !

Dès qu’ils furent revenus sur le balcon, Fritz