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seconde patrie.

et le bosseman se hissèrent jusqu’aux branches supérieures du manglier, afin d’étendre leur vue aussi loin que possible.

Vers le nord se développait la ligne côtière depuis le cap de l’Espoir-Trompé jusqu’à la colline où s’élevait Prospect-Hill. Mais, en cette direction, le regard, arrêté par les massifs, ne pouvait dépasser la ferme de Waldegg. Rien de suspect ne fut aperçu sur cette partie du district.

Vers l’ouest, au delà du canal qui mettait en communication le ruisseau des Chacals et le lac des Cygnes, se développait la contrée arrosée par le rio de Falkenhorst, que Fritz et ses compagnons avaient traversée après avoir franchi le ponceau. Elle était non moins déserte que celle qui se continuait à l’ouest jusqu’au défilé de Cluse.

Au levant s’élargissait le vaste bras de mer compris entre le cap de l’Espoir-Trompé et le cap de l’Est, derrière lequel s’arrondissait la baie de la Licorne. On ne voyait pas une seule voile au large, pas une embarcation le long du littoral. Rien que la plaine liquide d’où émergeait, au nord-est, l’écueil sur lequel s’était autrefois brisé le Landlord.

Lorsque les yeux se tournaient vers le sud, ils ne pouvaient distinguer à la distance d’une lieue environ que l’entrée de la baie du Salut, près du rempart qui abritait l’habitation de Felsenheim.