Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

46
seconde patrie.


Durant trois jours il fallut fuir devant cette tempête, au milieu de dangers qui furent heureusement évités par le capitaine et le bosseman. Presque tout ce temps, Suzan, Jenny et Doll durent se confiner dans leurs cabines, tandis que Fritz, François et James prenaient part aux diverses manœuvres.

Enfin, le 13 septembre, on put prévoir un prochain apaisement de ces troubles atmosphériques. Le vent mollit, et si la mer ne tomba pas immédiatement, du moins les lames ne balayèrent plus le pont du Flag.

Les passagères s’empressèrent alors de quitter leurs cabines. Elles savaient ce qui s’était passé entre le capitaine et le second, pourquoi celui-ci avait été démonté de ses fonctions. Quant au sort de Robert Borupt, il en serait décidé au retour devant un conseil maritime.

Il y eut de nombreuses avaries à réparer dans la voilure, et John Block, en dirigeant ce travail, vit clairement que l’équipage ne demandait qu’à se révolter.

Cet état de choses ne put échapper à Fritz, à François, à James Wolston, et leur inspira peut-être plus d’inquiétudes que ne leur en avait causé la tempête. Sans doute, le capitaine Gould n’hésiterait pas à sévir contre les mutins, quels qu’ils fussent, mais n’était-il pas trop tard ?…

Pendant les huit jours qui suivirent, il ne se produisit aucun fait contre la discipline. Comme