Page:Verne - Seconde Patrie - II (1900).djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

47
seconde patrie.

le Flag avait été rejeté à plusieurs centaines de milles dans l’est, il était nécessaire de revenir vers l’ouest, afin de se retrouver en longitude avec la Nouvelle-Suisse.

Le 20 septembre, vers dix heures, à la surprise de tous, puisque ses arrêts n’avaient point été levés, Robert Borupt reparut sur le pont.

Les passagers, réunis sur la dunette, eurent le pressentiment que la situation, déjà grave, allait s’aggraver encore.

Dès que le capitaine Gould vit le second se diriger vers l’avant, il le rejoignit.

« Lieutenant Borupt, dit le capitaine, vous êtes consigné… Que venez-vous faire ici ?… Répondez…

– Oui… s’écria Borupt, et voici ma réponse !… »

Se tournant alors vers l’équipage :

« À moi, camarades !… commanda-t-il.

– Hurrah pour Robert Borupt ! » tels furent les cris qui retentirent de l’avant à l’arrière du navire.

Harry Gould rentra dans sa cabine, et ressortit un pistolet à la main. Il n’eut pas le temps d’en faire usage. Un coup de feu, tiré par un des matelots qui entouraient Robert Borupt, le blessa à la tête, et il tomba entre les bras du bosseman.

Contre tout un équipage révolté, poussé par le second et le troisième officier, il n’y avait