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seconde patrie.

aucune résistance possible. Vainement, John Block, Fritz, François, James Wolston, rangés près d’Harry Gould, voulurent-ils soutenir la lutte. En un instant, accablés par le nombre, ils furent dans l’impossibilité de se défendre, et dix matelots les descendirent dans le faux pont avec le capitaine.

Quant à Jenny, à Doll, à Suzan, elles furent, avec l’enfant, renfermées dans leurs cabines, dont les portes allaient être gardées par ordre de Robert Borupt, seul maître à bord.

Que l’on se figure la situation des prisonniers du faux pont où régnait une demi-obscurité, celle du malheureux capitaine en proie aux souffrances de cette blessure à la tête qui ne put être pansée qu’au moyen de compresses d’eau. Il est vrai, le bosseman ne lui épargna pas ses soins. Mais à quelle inquiétude furent en proie Fritz, François et James Wolston !… Les trois passagères, à la merci des révoltés du Flag !… Quelles angoisses les torturaient à la pensée qu’ils étaient réduits à l’impuissance!…

Plusieurs jours s’écoulèrent. Par deux fois, matin et soir, le panneau du faux pont se relevait, et les prisonniers recevaient quelque nourriture. Aux questions que leur adressait John Block, les matelots ne répondaient que par des paroles brutales et menaçantes. Au sujet des passagères, Fritz, François et James n’obtenaient que de grossières injures.

Toutefois, à diverses reprises, le bosseman et