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seconde patrie.

vous en conviendrez, c’est toujours mieux que d’avoir mouillé au milieu des roches… Notre embarcation est en sûreté pour la nuit… Demain, nous aviserons…

– J’envie votre résignation, mon brave Block, répondit Fritz. Ces parages ne m’inspirent aucune confiance, et notre situation est loin d’être rassurante près d’une côte dont on ne connaît même pas le gisement…

– Cette côte est une côte, monsieur Fritz. Elle a des criques, des plages et des rochers, elle est faite comme les autres et ne va pas s’effondrer sous nos pieds, j’imagine !… Quant à la question de l’abandonner ou de s’y installer, nous la résoudrons plus tard.

– Dans tous les cas, Block, j’espère bien ne pas être forcé de reprendre la mer avant qu’un peu de repos ait procuré quelque soulagement à notre capitaine. Si donc l’endroit est désert, s’il nous offre des ressources, si nous n’y sommes pas exposés à tomber entre les mains des indigènes, il faudra y demeurer un certain temps…

– Désert, il l’est jusqu’à présent, répondit le bosseman, et, à mon avis, c’est préférable qu’il le soit…

– Je le pense, Block, et je pense aussi que la pêche, à défaut de la chasse, nous permettra de refaire nos provisions…

– Comme vous dites, monsieur Fritz. Puis, si le gibier se réduit ici à des oiseaux de mer