Mrs Weldon la lettre qui devait mettre cent mille dollars entre ses mains, une triste nouvelle se répandit, dont Alvez et les traitants n’eurent qu’à se réjouir.
Le 1er mai 1873, à l’aube naissante, le docteur David Livingstone était mort !
En effet, le 29 avril, la petite caravane avait atteint le village de Tchitambo, au sud du lac. On y apportait le docteur sur une civière. Le 30, dans la nuit, sous l’influence d’une douleur excessive, il exhala cette plainte qu’on entendit à peine. « Oh ! dear ! dear ! », et il retomba dans l’assoupissement.
Au bout d’une heure, il rappelait son serviteur Souzi, demandait quelques médicaments, puis murmurait d’une voix faible :
« C’est bien ! Maintenant, vous pouvez vous en aller. »
Vers quatre heures du matin, Souzi et cinq hommes de l’escorte entraient dans la hutte du docteur.
David Livingstone, agenouillé près de son lit, la tête appuyée sur les mains, semblait être en prière.
Souzi lui posa doucement le doigt sur la joue : elle était froide.
David Livingstone n’était plus.
Neuf mois après, son corps, transporté par ses fidèles serviteurs au prix de fatigues inouïes, arrivait à Zanzibar, et, le 12 avril 1874, il était inhumé dans l’abbaye de Westminster, au milieu de ceux de ses grands hommes que l’Angleterre honore à l’égal de ses rois.
CHAPITRE XV
où peut conduire une manticore.
À quelle planche de salut un malheureux ne se raccroche-t-il pas ! Quelle lueur d’espoir, si vague qu’elle soit, les yeux du condamné ne cherchent-ils pas à surprendre !
Il en avait été ainsi de Mrs Weldon, et l’on comprendra ce qu’elle dut