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ne pas contraindre leurs opinions, et M. de Frontenac dut rire sous cape entendant lire ce qui suit :

« Dit a été par le conseil que, sans s’arrêter à son dit arrêt du 25e février dernier, en ce qui concerne la retenue du procès en question entre le sieur de Lamothe et le dit Moreau, pour être jugé en icelui sur le référé de M. l’intendant, que M. l’intendant sera prié de dispenser le conseil de connaître du dit procès, pour les raisons portées aux conclusions, et de pourvoir aux parties, ainsi qu’il avisera bon être. Au surplus, que toutes les pièces mentionnées et datées au présent arrêt seront envoyées à M. de Pontchartrain, ministre et secrétaire d’État, pour qu’il ait agréable de faire savoir à la compagnie les intentions du roi sur cette affaire et d’autres de pareille nature.

(Signé)Rouer de Villeray. »

— J’ai beaucoup de joie, messieurs, dit aussitôt le gouverneur, de voir que la compagnie a, en quelque façon, adhéré aux remontrances que je vous avais faites. Vous avez trouvé un expédient de ne point continuer une procédure aussi irrégulière que celle-ci, qui était directement contraire aux ordonnances réitérées que le roi a faites à cet égard. Autrement, j’aurais appréhendé que vous n’eussiez reçu de la cour quelque réprimande, et même quelques corrections. Aussi, messieurs, je ne manquerai pas d’avertir Sa Majesté de ce qui s’est passé en ce conseil. Je lui ferai surtout connaître la conduite de son procureur-général. Loin de me seconder pour la conservation des ordonnances, bien loin de s’opposer à ce que la compagnie n’y contrevînt, ainsi qu’il est obligé de faire par le devoir de sa charge, cet officier semble avoir voulu vous pousser à n’y avoir aucun égard. Je le répète, je dois faire connaître ces choses au roi. »