Page:Verrier - Essai sur les principes de la métrique anglaise, 2e partie, 1909.djvu/49

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PERCEPTIO> ET MESURE DU TEMPS 3()

tliirée subjective (i). Ce n'est pas davantage par la variété (2); que quatre noires se chantent sur deux notes différentes (sol, do, sol, do) ou sur c|uatre. elles forment toujours dans un même morceau une mesure isochrone il quatre temps. Ce n'est pas non plus par rintensité(2) : qu'on les chante forte ou piano, deux mesures musicales de même durée restent pour nous isochrones.

(Certes, le nombre, la variété, la complexité et l'intensité de nos sensa- tions peuvent modifier l'impression du rythme (3), mais ils ne peuvent expliquer, et pour cette raison même, comment nous arrivons à diviser le temps en intervalles égaux et à percevoir l'égalité de ces intervalles. Serait-ce en additionnant la durée des sensations auditives comprises entre deux temps marqués successifs? Ce serait bien compliqué, quand cette durée est aussi variable (|ue dans la musique moderne, aussi changeante et aussi vague que dans la poésie anglaise. D'ailleurs, en admettant cette explication si peu plausible, nous tournerions dans un cercle vicieux : com- ment mesurons-nous la durée de nos sensations auditives ? Mesurer la durée d'un pied ou d'un élément de ce pied, le problème est au fond identique.

(i) Je ne parle ici ((lu" des mesures de la musique et des pieds du vers, quand nous en obser- vons bien l'isocbronismc. In bref intervalle partagé par un certain nombre de percussions nous parait plus long qu'un intervalle vide de même durée objective ; c'est l'inverse pour im long intervalle (v. Scriptiirc, liHcmenls of Expcr. Phonelics. p. 5'i2). Cp. !; 2G, 3".

(-0 Cp. § 3i.

(3) Cp. i; 2G et ■:>.-.