Page:Verrier - Essai sur les principes de la métrique anglaise, 2e partie, 1909.djvu/69

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signale par un accroissement crintensité, nous 1 entendons néanmoins, nous trouvons le son où il tombe plus fort que les autres : nous conti- nuons à percevoir le rvlhmc intensif qnanJ il dispaiail ; mais l'impression que nous en recevons est moins vive.

Quand on chante une mélodie ou rjUGn récite des vers, on y met son rvthmc individuel, avec les modifications qu'entraîne l'émotion inspirée par la musique ou les paroles, avec les variations qu indiquent le compo- siteur, le professeur de chant ou de déclamation, le chef d'orchestre.

Le rvthme adopté semble rapide ou lent suivant qu'il impose au pouls de l'attention une accélération ou un ralentissement.

Dans l'adaptation de l'attention à un rythme donné, la sensation dyna- mique intervient-elle pour fixer le moment où commencent tour à tour l'impulsion et l'inhibition ? C'est possible, surtout quand il s'agit d'un rythme volontairement choisi, ou bien quand il y a dans le rythme suivi des gradations et des subdivisions, quand le rythme est composé.

§ 57. Nous pouvons donc, grâce au pouls adaptable de l'attention, me- surer exactement des durées sans avoir recours à la perception de l'état des cellules nerveuses, au sens cinétique ni au sens dynamique de l'audi- tion ; nous pouvons même rectifier les impressions que nous donnent ces indications diverses (cp. § 53, fin). Quand je dis mesurer exactement, je ne veux parler que d'une exactitude relative. Aussi bien que le sens cinétique ou dynamique des mouvements, le sens rythmique de l'attention peut être plus ou moins sûr: sa précision tient également à une disposition native et surtout peut-être à l'exercice. Elle est en général très grande. Cependant, de même que tout le monde n'a pas le compas dans l'œil, tout le monde n'a pas non plus dans le cerveau un métronome exactement réglé pour suivre ou indiquer le retour du temps marqué.

§ 58. C'est à peu près uniquement du retour du temps marqué à inter- valles égaux que s'occupe le sens rythmique de l'attention dans les versifi- cations purement accentuelles, telles que celle de l'anglais (i). Comme la durée relative des syllabes et des sons n'y est soumise à aucune règle (2), nous n'avons pas en principe i« la mesurer exactement, et nous ne le fai- sons pas en général. Aussi se produit-il souvent ii cet égard diverses illu- sions d'acoustique. Dans le pied moyen (forte longue-f-faiblc inaccentuée), la forte est d'ordinaire un peu plus longue que la faible ; elle nous parait au premier abord plus longue encore qu'elle n'est, et parce qu'elle est plus accentuée (cp. § 53) en même temps que plus significative, et parce qu'elle vient la première dans l'unité i-ythmique (cp. !^ 2(), 2"). Aussi se figure- t-on facilement qu'elle vaut deux fois la faible. D'autre part, la latigue en apparence inutile qu'impose une suite de sons faibles et plus ou moins vides de sens, peut au contraire faire paraître plusieurs syllabes inacccn-

(i) Puisque nous mesurons les uniti's rvtlimif[uos de temps marqué à tcîmps marqué, la scan- sion normale du vers anglais est même a priori la seule exacte (v. I"' Partie, 55 igi, 19.3, a/ja et suiv.).

(2) Par durée relative, j'entends le rajipurl Ai: duréi; entre les syllabes ou les sons d'un même [licil ou de [lieds isochrones.