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66 LA PEnCKPTION DU RYTHME

donc pas que les temps marqués, principaux ou secondaires, soient trop distants ou trop voisins l'un de l'autre. Pour ces deux raisons, si les unités rythmiques sortent des limites dans un sens ou dans l'autre, nous serons portés à les y faire rentrer, c'est-à-dire à ralentir le mouvement du rvthme ou à l'accéler. jNIais je ne crois pas que nous ayons à tenir compte de cette considération. Il n'y a pas de minimum supérieur à la durée d'une svUabe. Quant au maximum, si la mesure ou le pied étaient tiop longs, nous pour- rions les décomposera l'aide de temps marqués moins forts en unités ryth- miques secondaires, qu'il nous serait facile de compter inconsciemment, comme nous comptons les syllabes d'un pied ; je doute que ce soit jamais nécessaire.

§ 69. Les erreurs que je viens d'énumérer peuvent s'appeler acciden- telles : elles sont involontaires et causées en général par quelque illusion d'acoustique ; elles ne sont donc pas déterminées par le caractère du rvthme lui-même; elles varient d'une personne à l'autre, et aussi chez un seul et même individu, suivant les conditions extérieures et surtout inté- rieures dans lesquelles il se trouve placé. Chacun de nous a pourtant son erreur moyenne : toutes choses égales d'ailleurs, il se trompe toujours dans une proportion à peu près égale, entre certaines limites assez nettement définies. Il peut être intéressant de comparer ces erreurs accidentelles, soit chez une seule personne, soit chez plusieurs. Il ne faut pas se fonder pour cela sur la différence absolue qu'il v a entre les unités rythmiques succes- sives ou entre ces unités rythmiques réelles et l'unité idéale. Pour évaluer une erreur de rythme, on doit exprimer la différence en fonction de cette unité. Ainsi l'erreur commise en augmentant de 10 centièmes de seconde une unité de 100, par exemple, n'est pas deux fois plus grande que l'erreur

10 5 I \

100 5o 10/"

C'est de la même manière qu'on calculera l'erreur moyenne dune personne dans un seul morceau ou dans plusieurs (v. § 5i et cp. Wundt, P/iys. Psych., III, p. 497 et suiv.).

B. — VARIATIONS ARTISTIQUES.

S '70. Les erreurs accidentelles sont dues uniquement à l'imperfection et à la maladresse de notre sens du rythme. Il n'en est pas de même des inexac- titudes suivantes. Loin de les proscrire et de chercher à les corriger, les compositeurs et les professeurs de chant ou de musique instrumentale les recommandent, les enseignent, les exigent : ils les indiquent à cette fin par des signes conventionnels et par des termes techniques (accelerando, ritardando, etc.).

i" Le mouvement peut être accéléré ou ralenti par l'accélération ou le ralentissement que l'émotion imprime au pouls de l'attention (i). Les varia-

(i) Tout s'oxpliqtie aussi si nous mesurons les unités du rythme par le sens dynamicjue (v.

commise en augmentant de 5 une unité de 5o : elle lui est égale( = -^— =