Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 3.djvu/57

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autres. Cele de Lynonie[1] et cele de Boesme[2], qui après comencierent, ne durerent pas longuement ; l’une et l’autre fu briement fenie par un ost tant seulement que Charloz li fiuz le roi guia.

[3]La ix et la darrene de ses batailles, si fu contre les Normanz, qui sont une maniere de Danoys. La cause de cele guerre fu pour ce que il furent premierement robeor de mer, que l’on apele galioz[4]. Après ce assemblerent plus grant navie et commencierent à hardoier et envaïr le pople de Galle et d’Alemagne[5] et les citez qui sont sor le rivage de cele mer. Ja estoient monté en si grant orguel que il tenoient ausi come pour lor tote Saisoigne et tote Frise. Si avoient ja les Abrodiciens sozmis et faiz tributaires ; si se vantoient ja que il vendroient par tens, à granz oz, à Es la Chapele, qui estoit ausi come la propre chambre le roi, et là où ses

  1. Éginhard, dans ses Annales, signale deux expéditions contre les Linnes qui habitaient entre l’Elbe et l’Oder, toutes deux fort courtes, l’une en 808 et l’autre en 811 (voir aussi Annales Mettenses, années 808 et 811).
  2. Deux expéditions eurent lieu en Bohême sous la conduite de Charles, fils de Charlemagne ; l’une en 805 et l’autre en 806 (Annales d’Éginhard et Annales Mettenses, années 805 et 806).
  3. Vita Karoli Magni, chap. xiv.
  4. Galioz, pirates. M. Paulin Paris, dans son édition des Grandes Chroniques, t. II, p. 69, n. 2, pense que les manuscrits offrent ici une lacune « dont il faut accuser le scribe primitif », et qu’il faudrait lire : en de petites navies que l’on appelle galios. Mais l’article de Du Cange, au mot galioti, prouve par plusieurs exemples que galiot était synonyme de robeor : c’est-à-dire dans ce cas de pirate et que, par conséquent, il n’y a pas de lacune en cet endroit dans les manuscrits des Grandes Chroniques.
  5. « Littora Galliæ atque Germaniæ. »