Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/204

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doinst roi selonc son cuer, qui nous gouverne en droit et en justice, et nous sauve et defende, et nous face tiex que nous soions tuit d’un cuer et d’une volenté à lui amer et à lui obeir en Dieu. Pour ce donques que cil fait la volenté de ceus qui le doutent et oï[1] leur proiere, a esleu droit hoir et successeur de cest roiaume, à cui nous sommes souzmis de notre volenté, pour nostre pourfit, c’est à savoir le roi Kalle qui ci est presenz, il nous est avis que nous li devons rendre grâces de ses benefices, que nous ne soions vers lui encorpé du vice d’ingratitude pour ce que il nous done prince et governeor qui nous garde et defende longuement au porfit de sainte Eglise, et nous doinst vivre souz lui en pais et en concorde en son servise, à l’oneur et à la loenge de Lui qui vit et regne sanz fin. Et se il li plaist et il vous semble que ce soit biens, nous orrons de sa bouche que il en vorra respondre à nous et au pople qui ci est assemblez. »

Lor parla li rois Kalles aus prelaz et au pople et dist ensi :

« Biau segneur, tuit ausi comme cist honorable evesque ont tuit ensemble parlé par la bouche d’un seul et ont montrée certainement vostre commune volenté et vostre commune concordance, en ce que vous m’avez apelé par divine election au porfit de vous et du regne, sachiez certainement que devant toutes choses, je garderai l’oneur et le coutivement de Dieu et des eglises par l’aide de lui meismes, et après, chascun de vous, selonc la dignité de son ordre et l’estat

    creature donne confort en toute tribulacion et adversité » (royal ms. 16 G VI, fol. 218 vo, en note).

  1. Ms. S. G., « ot ».