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dolent : Morz est li hons droituriers et si est ausi comme se il ne fust pas morz, car il nous laisse hoir à lui semblable[1]. En la xve kalende[2] de fevrier, trespassa li glorieus empereres, en l’an de l’Incarnation DCCC et XIIII. De son trespassement[3] et de sa sepouture n’est pas mestiers de reprendre ce que nous en avons dit en ses faiz.

En ce tens, ausi comme entor la Purification Nostre Dame, tenoit li empereres Looys parlement des barons en i lieu qui a non Theodalz[4].[5]Li baron palazin[6] et li autre prince qui furent à son trespassement envoierent tantost à li un message qui avoit non Rampo pour lui denuncier la mort de son pere, et li manderent que il venist là au plus tost que il porroit. Par Orliens s’en ala li messages. Theodulphes[7], li evesques de la cité, qui moult estoit sages hons, s’aperçut bien pourquoi il estoit envoiez. Tantost manda à l’empereor, par un

  1. Ecclésiaste, chap. xxx, vers. 4.
  2. On a dans le texte latin : « Obiit autem quinto Kalendas Februarias. » Il faut, en effet, « la ve Kalende », qui correspond au 28 janvier.
  3. Thegan, De gestis Ludovici pii imperatoris, chap. vii, donne plus de renseignements sur les derniers jours et sur la mort de Charlemagne.
  4. Theodalz, auj. Doué, Maine-et-Loire, arr. de Saumur, ch.-l. de cant.
  5. Vita Hludowici imperatoris, chap. xxi.
  6. Li baron palazin, latin : « proceribus palatinis ».
  7. Théodulphe, probablement d’origine espagnole, abbé de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire), évêque d’Orléans, missus dominicus, mourut vers 821. Il joua un rôle considérable à la cour de Charlemagne où il résidait souvent. Ses œuvres sont publiées dans Migne, Patrologie latine, t. CV. Voir aussi sur lui L. Baunard, Théodulphe, évêque d’Orléans et abbé de Fleury-sur-Loire, Orléans, 1860, in-8o.