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faire seur lui une tombe d’or et d’argent et de pierres precieuses de merveilleuse euvre et de riche[1].


VI.


Coment il chaça les Juis de France pour le despit que il fesoient à sainte Eglise.


[2]En celui tens habitoient Juif à Paris et par tout le roiaume en trop grant multitude. Assemblé i estoient de diverses parties dou monde pour la pais de la terre et pour la liberalité dou païs et de la gent, car il avoient oï parler de la noblece et de la fierté des rois de France encontre leur anemis, de la pitié et de la misericorde envers leur sugiez. Pour ceste raison, li plus grant et li plus sage en la loy Moyse estoient en France venu et habitoient à Paris. En la cité demorerent si longuement que il enrichirent, si que il achaterent près de la moitié de la cité, et contre le decret de l’institution de sainte Eglise, avoient serjanz et cham-

    Seigneur Jhesu Crist, est continuelment jour et nuit des religieus le saint service continué, et en l’onneur de touz les sains de paradis. Et y sont pour l’âme de lui et de ses prédécesseurs, et pour la stabilité du royaume, maintes prieres sainctement continuées. » Il traduit ainsi une partie du texte de Rigord, omis par Primat.

  1. « Tele estoit l’euvre de celle sepulture et si subtille que puis le temps Salemon, si riche, si noble ne si subtille ne fut veue » (ibid.). Le cardinal Félix-Egon de Furstemberg fit refaire en partie le tombeau de Louis VII en 1695 (H.-F. Delaborde, Œuvres de Rigord, p. 23, note 5). Les restes de ce roi échappés aux profanations révolutionnaires d’octobre 1793 furent rapportés sous Louis XVIII à Saint-Denis (Dr Max Billard, Les tombeaux des rois sous la Terreur, p. 116).
  2. Rigord, Gesta Philippi Augusti, § 12.