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à fame. De ces nouveles fu le conte mout lié et fist grant joie et grant feste aus messages et les honora mout. Il leur bailla sa fille sage et bien endoctrinée dès le temps de s’enfance. Li messagier reçurent la pucelle et prinstrent congié au conte, et esrerent tant qu’il vindrent au roy et li baillierent la pucele. Le roy la reçut lieement et la fist couronner à royne de France par la main l’arcevesque de Sens[1].


XVII.
Du conte de Champaigne[2].

Assez tost après que le roy ot espousé fame, le conte de Champaigne commença à contrarier le roy et à enforcier ses villes et ses chastiaus, et à faire garnisons[3]. Nouvelles en vindrent au roy à Paris où il estoit

  1. Le mariage de saint Louis fut célébré à Sens probablement le 27 mai 1234, et Marguerite y fut couronnée le lendemain dimanche 28 mai (Lenain de TIllemont, op. cit., t. II, p. 206 et 207, et É. Berger, op. cit., p. 224-226).
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 322 à 325. Il ne parle ni du comte de Poitiers, ni de Robert d’Artois, ni de l’entrevue de Thibaut avec Blanche de Castille et de sa passion pour cette dernière.
  3. Ce serait en 1235 que Thibaut IV, comte de Champagne, commença ses armements contre saint Louis. La cause de ses armements était les prétentions qu’il émettait sur les comtés de Chartres, de Blois, de Sancerre et sur la vicomté de Châteaudun, bien que suivant le témoignage de Joinville (éd. N. de Wailly, § 87), il les ait vendus au roi pour la somme de 40, 000 liv. par. (Aubry de Trois-Fontaines, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 616, et dans Mon. Germ. hist. Scriptores, t. XXIII, p. 938. Cf. d’Abrois de Jubainville,