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ment le roi. Quant vint entour mienuit que tout le pueple se reposoit, le roy d’Engleterre et le conte de la Marche, atout le remanant de leur gent s’en issirent de Saintes et firent entendant à ceus qui gardoient la ville, qu’il alloient fere assaut aus François qui se reposoient. Mais il tornerent autre chemin droit à Blaives[1]. L’endemain par matin[2] que le jour parut cler, ceus de la ville virent bien que cil qui leur devoient aidier s’en estoient fouiz ; si s’en vindrent au roy et li rendirent la cité de Saintes ; en ceste maniere, si comme nous avons devisé, conquist le roi grant partie de la terre au conte de la Marche, mais il i perdi de bonnes genz et de bons chevaliers pour la grant chaleur du temps et pour le soleil qui mout estoit chaut. Renaut, li sires de Pons, fu tout espoenté de la force le roy et de la victoire que Dieus li avoit donnée ; si vint à lui en la ville de Coulombiers[3] qui siet à un mille de Pons[4] et fist homage au conte de Poitiers devant les barons de France. En ce meismes jour vint li ainsnez filz au conte de la Marche[5] et s’agenoilla devant le roi et li requist

  1. Blaye, Gironde, ch.-l. d’arr. Sur la fuite d’Henri III à Blaye, où on le trouve le 27 juillet, voir Mathieu de Paris, Chronica majora, t. IV, p. 217-220. Cf. Ch. Bémont, op. cit.,. 308-310, et Lenain de Tillemont, op. cit., t. II, p. 453.
  2. 23 juillet.
  3. Colombiers, Charente-Inférieure, arr. et cant. de Saintes. G. de Nangis dit que Renaud de Pons avait fait sa soumission le « mardi aprez la feste saint Jaques » (29 juillet). M. Bémont (op. cit., p. 307, note 4) dit qu’il faut la placer le 25 ou le 26 au plus tard, soit le samedi après la saint Jacques.
  4. Pons, Charente-Inférieure, arr. de Saintes, ch.-l. de cant.
  5. Le fils aîné du comte de la Marche est Hugues XI de Lusignan, dit le Brun, comte de la Marche. Il avait épousé Yolande de Dreux, fille de Pierre Mauclerc, duc de Bretagne ; il mourut en Égypte en 1250.