Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/146

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causes et non pas toutes, pour ce qu’il ne fust anieuse chose à ceus qui ceste estoire orront.

La premiere cause, si fu comme Federic eust fait homage à l’eglise de Romme du roiamme de Sezile que l’eglise li avoit donnée et otroiée, et avoec ce l’empire de Romme. Et comme il eust juré devant les princes et les plus nobles hommes de l’Empire que il garderoit et deffendroit loiaument les honneurs et les droitures de l’eglise de Romme ; de toutes ces choses il fu contraires et rompi toutes les couvenances. Et avoec ce, il diffama le pape et les cardinaus par ses letres qu’il envoia aus princes de la crestienté et à mout d’autre gent.

La seconde cause, si fu que il corrompi les couvenances et la pais qui avoit esté jurée des ii parties et qu’il ne feroit nul dommage aus cardinaus. De toutes ces choses il ne fist riens, ançois prist les biens des cardinaus et les torna par devers soi sanz cause et sanz reson, et fist paier toutes et tailles, et venir devant juges seculiers les clers, et enchartrer et ocirre et pendre, en despit de clergie et à leur confusion ; ne ne fist satiffacion aus Hospitaliers ne aus Templiers de ce qu’il leur avoit tolu.

La tierce cause fu sacrilege, car il tint ii cardinaus en sa prison et pluseurs evesques et arcevesques pour ce qu’il aloient à la court de Romme par le commandement l’Apostoile, et leur fist assez de maus souffrir et d’angoisses.

La quarte cause fu, pourquoi l’empereour Federic fu condampnez, si fu heresie et mescreandise dont il fu atainz et prouvez[1].

  1. Cette sentence de condamnation de Frédéric II fut datée du 16 juillet 1245 et le concile se sépara après sa lecture, le