Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/222

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vant eus, pour remuement qu’il facent, fors en la court où il furent premierement entamées. Avoec ce nous commandons que nul homme soit dessaisi de chose que il tiengne, sanz connoissance de cause ou sanz nostre especial commandement ; et voulons que nul ne face deffensse de porter blé ou vin ne autre marcheandise hors de nostre reamme sanz cause neccessaire ou sanz nostre commandement. Et volons que touz noz bailliz sejornent jusques à xl jourz après qu’il seront osté de leur baillies, pour rendre compte et pour amender les torz fais où il seront trouvez. »

Par ces establissemenz, amenda mout le reanme de France, et commença à monteplier de pueple et de richeces, pour la franchise et pour la bonne garde que les genz d’autres nations i trouverent.


LXXIII.
De la prévosté de Paris[1].

La prevosté de Paris estoit en cel temps vendue aus bourgois de la ville ou à ceus qui acheter la vouloient. Quant il l’avoient achetée, si deportoient leur parenz et leur enfanz en assez de mauvais cas et de granz outrages qu’il fesoient au menu pueple et à ceus qui ne s’osoient revenchier. Par ceste reison estoit le menu pueple trop defoulé, ne ne pooit l’en avoir droit des riches hommes, pour les granz dons qu’il fesoient au prevost. Qui en ce temps disoit voir devant le prevost

  1. Cf. Joinville, Histoire de saint Louis, chap. cxli, qui a emprunté ce chapitre aux Grandes Chroniques. Cf. Borrelli de Serres, Recherches sur divers services publics du XIIIe au XVIIe siècle, t. I, p. 535 à 542.