Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/258

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parlerent ensemble, et s’acorderent en la maniere qui s’ensuit.

C’est asavoir que le roy Henri, de sa bonne volenté et du consentement le roy Richart d’Alemaigne[1], et du conseil et de l’acort aus barons d’Engleterre, quita du tout en tout, pardurablement et à touz jourz au roy de France et à ses hers, tout le droit qu’il pooit avoir en la duchée de Normendie et en la terre d’Anjou et de Poitou et du Maine[2]. Pour laquelle quitance le roy li donna Gascongne et Agenois en tel maniere qu’il la tendroit en fié et en hommage du roy de France et de ses hoirs, et que il seroit apelez et entitulez es registres de France duc d’Aquitaine et per de France. Lequel homage, le roy Henri fist en la presence de ses homes et des barons de France, et promist par son serement estre bons et leaus envers son seigneur le roy de France.

Quant la pès fu confermée, le roy Henri chevaucha parmi France et regarda le païs qui mout li sembla bel. Si avint que li aisnez fiuz au roy de France morut à Paris[3] ; si fu portez à Saint Denis et fist l’en là le service des mors devotement. Après le service, le roy Henri d’Engleterre et les plus nobles qui là furent pristrent le cors et le porterent parmi la ville Saint Denis et plus avant, la moitié d’une mille à leur propres

  1. Richard, fils de Jean sans Terre, comte de Cornouailles, roi des Romains ou d’Allemagne.
  2. Cf. Joinville, §§ 65, 678 et 679.
  3. Louis, troisième enfant de saint Louis, mais son fils aîné, naquit le 25 février 1244, fut accordé avec Bérengère de Castille au mois d’août 1255, mourut à Paris dans les premiers jours de l’année 1260 et fut enterré à Royaumont le 13 janvier suivant (Lenain de Tillemont, t. V, p. 241-242).