Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/70

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clergié et enoint et sacra l’enfant et li mist la couronne en la teste et dist les prieres et les paroles qui affierent à dire à tel digneté.

Quant li enfes fu couronnez, si s’en vint à Paris[1] là où il fu receuz a grant joie du pueple et des genz du païz. La royne Blanche, sa mere, le fist mout bien endoctriner et enseignier, car elle l’avoit en garde par raison de tuterie et de bail, et li quist genz de conseil les plus preudes homes et les plus sages que l’en pot trouver, qui resplendissoient de droiture et de leauté pour les besongnes du reanme gouverner, autant clers comme lais. Ce fu faiz le premier diemenche de l’Avent Nostre Seigneur[2].

    (1219-1242). La Vita sancti Ludovici de Guillaume de Nangis dit en effet que saint Louis fu couronné « per manum venerabilis patris domini Jacobi Suessionensis episcopi, vacante sede Remensi » (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 312). Sur le sacre de saint Louis, voir Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. I, p. 433 à 436 ; la Chronique rimée de Philippe Mouskes, éd. de Reiffenberg, vers 27627 et suiv., et Théodore Godefroy, Le cérémonial français, t. I, p. 26-29.

  1. Lenain de Tillemont, op. cit., t. I, p. 436, dit que Blanche de Castille ramena son fils à Paris le lendemain du sacre.
  2. 29 novembre 1226. Saint Louis, qui était né le 25 avril 1214, avait donc douze ans sept mois et quatre jours quand il fut sacré. Sur la date de la naissance de saint Louis, voir N. de Wailly, Mémoire sur la date et le lieu de naissance de saint Louis, dans Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. XXVI, 1re part., p. 173-202. Cf. Élie Berger, Histoire de Blanche de Castille, p. 20, n. 1, et Joinville, Histoire de saint Louis, éd. N. de Wailly, §§ 69-70, 617.