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païs environ et manda que l’en venist en l’aide à ceus de Paris pour delivrer son filz de ses anemis. Si s’assamblerent de toutes pars à Paris les chevaliers d’entour la contrée et les autres bonnes genz. Quant il furent tuit assamblé, il s’armerent et issirent de Paris a banieres desploiées et se mistrent au chemin droit à Montleheri. Si tost comme il furent acheminé, nouveles en vindrent aus barons ; si se douterent forment de la venue de tel gent, et distrent entre euls qu’il n’avoient pas si grant force de gent qu’il se poissent combatre à euls. Si se departirent et s’en alerent chascun en sa contrée, et cil de Paris vindrent au chastel de Montleheri ; là trouverent le jeune roy ; si l’en amenerent à Paris tuit rengié et serré[1], et aparellié de combatre s’il en feust mestier.


V.
Comment le conte de Champaigne fu assailliz des barons[2]

Droitement en l’an de grâce M CC et XXVIII, pluseurs des barons de France[3] s’assamblerent et commencie-

  1. Ce témoignage concorde bien avec celui de Joinville (op. cit., § 73) : « Et me conta que dès Montlehery, estoit li chemins pleins de gens à armes et sanz armes jusques à Paris. »
  2. Viee de saint Louis, par Guillaume de Nangis (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 314 à 317). Cf. Chronique latine de Guillaume de Nangis, t. I, p. 177-178, et Joinville, Histoire de saint Louis, éd. N. de Wailly, chap. xviii.
  3. Guillaume de Nangis ne désigne pas ces barons ; il dit seulement « quidam barones Francie ». Lenain de Tillemont (op. cit., t. II, p. 37-38) pense que ces barons étaient le duc de Bourgogne et le comte de Nevers. Ils seraient entré en cam-