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lippe ; lequel Charles, comme il deust de bataille assaillir, Jehan le conte de Haynaut la puissance du roy de France doubtant, vint sanz armes devotement à Charles et s’en vint à Paris avec lui au roy, et tout ce qu’il avoit meffait envers lui et envers ses soujez, atout son bon plaisir li amanda et à sa plaine volenté.

Et en ce meismes an, en la cité de Roen[1] en Normendie, pour les exactions que on appelle male toute desquelle le peuple estoit moult durement grevé, contre les maistres de l’Eschequier, maistres du roy de France, s’esmut et s’esleva, et dès maintenant les cueilleurs de celle peccune batirent et blecierent, et les deniers par places espandirent, et ou chastel de la cité les menistres et les maistres assistrent. Mais après ce, par le maire ou baillif et les plus riches hommes de la ville, furent apaisiez et se retraistrent. Et lors en y ot pluseurs de eulz penduz et mis par diverses prisons du royaume de France, et y furent emprisonnez.


IX.
De la bataille du conte d’Armignac et du conte de Fois[2].

En l’an de grâce M CC IIIIxx et XIII, le conte d’Armignac, contre le conte Raymont Bernart de Fois, le-

  1. Sur cette émeute et sur ses causes et sur ses suites, voir A. Chéruel, Histoire de Rouen pendant la période communale, t. I, p. 192-198.
  2. Guillaume de Nangis, Chronique latine, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 575. Cf. éd. H. Géraud, t. I, p. 282-283.